Altan Khan (1507-1582) (en mongol, Алтан Хаан : Empereur d’Or), aussi appelé Helatan Khan dont le prénom était Anda, était le chef de l’Aile Droite des Mongols et contrôla l’ensemble de la Mongolie.
Il est le second fils du Jinong Bars Bolud et le petit-fils de Dayan Khan, qui avait réunifié les nobles mongols dans l’espoir de recouvrir la gloire du temps de la dynastie Yuan. Altan Khan dirige les Toumètes ou Tümed et son frère aîné Gün Bilig, les Ordos. Après la mort de Gün Bilig en 1542, Altan devint le chef de facto de l’aile Droite mongole et reçoit le titre de Tösheetü Sechen Khan.
Lorsque Bodi Alagh Khan, le chef légitime des Mongols Chakhar, meurt en 1547, Altan force le successeur de Bodi Alagh, Darayisung Küdeng Khan, à s’enfuir à l’est. En 1551 Darayisung accepte un compromis avec Altan et reçoit le titre de Gegeen Khan.
Altan tente de rétablir la paix et les échanges commerciaux avec la Chine, mais il se heurte au refus des Ming qui tuent plusieurs de ses ambassadeurs à Pékin. Il entreprend alors des expéditions militaires contre la Chine, au nord du Shanxi et du Hebei. Dès 1529, il ravage la région de Dadong. En 1530 il envahit le Kan Sou et saccage la frontière. En 1542, il vainc une armée des Ming et fait de nombreux prisonniers. En 1550 il pille et incendie les faubourgs de Pékin. Il ne peut prendre la ville, mais les raids continuent. L’empereur chinois est forcé de lui octroyer des privilèges commerciaux importants en 1570.
Altan est connu pour le rétablissement des liens entre la Mongolie et les chefs religieux du Tibet. Il crée et offre le titre de Dalaï Lama (Océan de Sagesse) à Sonam Gyatso, chef du courant réformateur Guélougpa, titre qui est appliqué rétrospectivement à ses deux prédécesseurs (Gedun Drub et Gedun Gyatso). Il invite deux fois Sonam Gyatso, le troisième Dalaï Lama, en Mongolie (1569, 1578) et se convertit au bouddhisme tibétain durant la seconde visite du lama.
Altan Khan et son épouse Sanniangzi, établissent une ville en 1581 (à l’origine un monastère fortifié) et la nomment Hohhot, ce qui veut dire « ville bleue » en Mongol, d’après la couleur des murs du temple construits en briques bleues. La ville qui s’appelle aussi « Sanniangzi », est aujourd’hui la capitale de la Mongolie intérieure.
Après sa mort Sengge Düüreng lui succède comme Khan. Son empire qui s’étend du Koukou-nor à la Grande Muraille ne tarde pas à se désintégrer en domaines féodaux rivaux. L’absence de marchés et d’échanges entre les différents territoires ainsi que la politique des Ming, qui s’efforcent de diviser les féodaux mongols, explique pour une part l’échec de la restauration de l’empire mongol.