Nouvel an chinois

Fête du Printemps

 Les fêtes traditionnelles chinoises sont basées sur un calendrier agricole établi selon les phases de la lune et la division de l’année en vingt-quatre périodes. En 1912, la Chine a adopté le calendrier grégorien et le Nouvel An du calendrier lunaire a été rebaptisé « Fête du Printemps ». Cependant, les Chinois attachent, de nos jours encore, une grande importance aux fêtes traditionnelles, à la culture et aux coutumes d’autrefois.

La Fête du Printemps, « Chūnjié », est toujours la principale fête de l’année, en Chine et dans toute l’Asie. C’est, depuis la plus haute antiquité, avant tout une fête agraire. Certes, dans la Chine du nord, c’est encore la période des plus grands froids et le temps des bourgeons est loin. Pourtant, c’est aussi le moment où toutes les manifestations du renouveau s’annoncent et où les travaux des champs vont bientôt reprendre avec, les premiers labours, le retour des pluies, le réveil des insectes…

Traditionnellement, les paysans profitent de ce moment de répit pour faire le bilan de l’année précédente et rassembler leurs forces pour les futurs travaux. Ils rendent hommage au ciel, à la terre et aux ancêtres et forment des souhaits de bonnes récoltes et de bonheur pour l’année à venir.

Toute cette période est, actuellement encore, l’occasion des plus fortes réjouissances de l’année et de l’une des plus importantes migrations annuelles de populations, au monde.

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La tradition des Estampes de Nouvel An

 

Dans les préparatifs de la principale Fête de l’année (banquets, cadeaux, pétards…), les Chinois ont l’habitude de coller des images des Dieux gardiens (Men Hua) sur les portes de leurs maisons, et d’en décorer l’intérieur à l’aide d’Estampes de Nouvel An.

Ces images entrent dans le rituel d’une fête de représentation de tout ce que l’on n’a pas ordinairement et que l’on appelle de ses vœux. Images de protection, porte-bonheur, expression de vœux, les estampes expriment principalement cinq grands thèmes des aspirations populaires :

  • être heureux et prospère,
  • vivre longtemps,
  • avoir de nombreux enfants,
  • accéder à la sagesse et aux honneurs d’être fonctionnaire,
  • être riche.

Ces souhaits sont exprimés au moyen de rébus formant des phrases de souhaits ou par des motifs symboliques basés sur des jeux de mots rendus faciles grâce aux très nombreux homophones, à une langue monosyllabique et à une écriture idéographique. L’une des constantes des estampes est leur aspect d’« images-rébus » avec la présence de personnages (à l’origine, des « Dieux de la Porte ») du vaste panthéon des divinités issues du bouddhisme, du taoïsme, du confucianisme et des croyances populaires.

La technique de confection des Estampes de Nouvel An

 

L’Estampe de Nouvel An est réalisée par un procédé xylographique qui remonte au milieu du IXe siècle.

La confection des estampes comprend trois étapes :

  • la première consiste à peindre sur le papier le modèle de l’estampe,
  • la deuxième est la gravure elle-même. On colle cette feuille sur une planche « de ligne » pour y graver ce qui constituera le dessin. On gravera ensuite les planches « de couleurs » (une planche par couleur),
  • la dernière étape est l’impression : elle se fait par l’application successive de chaque feuille sur la planche de ligne, puis sur chacune des planches de couleurs.

La confection de chaque estampe nécessite donc beaucoup de précision et de soin. L’encre à l’eau utilisée est appliquée sur les planches de bois à l’aide de brosses larges et souples.

Il faut considérer les œuvres de cet artisanat d’art en conservant à l’esprit le fait que les images colorées ainsi obtenues émerveillent les paysans chinois depuis plus de onze siècles… et ne pas se contenter de les observer avec un regard habitué aux subtilités de la quadrichromie contemporaine.

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